Hélène nous parle de bouquet, de notes de tête, de palette de couleurs, de persistance aromatique, d’équilibre organoleptique… C’est sans doute parce qu’il semble emprunter son vocabulaire à de nombreux métiers, que celui du maître liquoriste reste si subtil à percer. Pour le comprendre, il faut être initié. Et c’est toujours volontiers qu’Hélène en révèle les mille et un aspects, du savoir théorique à l’éducation du nez, jusqu’au moment de vérité où son palais juge enfin que la perfection est atteinte.
Si l’on remonte le temps, c’est au Moyen-Âge que l’on retrouve les premiers effluves de plantes qui donneront naissance aux fameux spiritueux que l’on connait aujourd’hui. Des spiritueux gorgés d’une divine spiritualité, puisque c’est au cœur des monastères que les moines confectionnaient avec sagesse ces élixirs sucrés pour guérir les plaies. Ils étaient mélangés à la mélisse, l’ortie, l’anis, le fenouil, la girofle… autant d’herbes reconnues pour leur vertus médicinales.
Au XIXe siècle, botanistes, médecins et pharmaciens développent ce savoir-faire ancestral pour créer de précieux remèdes dont ils gardent jalousement la recette (pour faire fortune).
Aujourd’hui encore, on accorde aux liqueurs des bienfaits sur la digestion. Mais plus qu’un remède pour le corps, ce sont de véritables explosions de saveurs pour les papilles que l’on consomme, avec modération et pour le plaisir, en apéritif ou digestif. Et c’est toujours dans le plus grand secret que les maîtres liquoristes composent leurs assemblages subtils.