C’est après l’interdiction de l’absinthe en 1915 qu’apparurent les premiers “similaires d’absinthe” plus ou moins légalement, les gens voulant retrouver la saveur anisée. L’essence d’anis remplaçant celle des absinthes, sans amertume, mais avec beaucoup de sucre. En 1920, sous la pression des distillateurs, la loi autorise de nouveau les apéritifs anisés, à condition qu’ils ne contiennent pas d’absinthe, et qu’ils ne soient pas verts. Pendant ces périodes de prohibitions, de drôles de pastis fabriqués dans les arrières-boutiques, circulaient sous le manteau, et se revendaient à prix d’or…En Provence, cette décision marque le début d'une véritable frénésie pour le "petit jaune". Rafraîchissant et abordable, il s'impose rapidement comme la vedette des bars. Les marques prolifèrent, chacune protégeant farouchement ses recettes et proportions d'ingrédients : anis vert, badiane, fenouil, réglisse, extraits naturels de plantes et alcool macéré ou distillé. Consommé avec modération, le pastis évoque des ciels bleus, des bords de mer et des journées d'été ensoleillées. En 1932, Paul Ricard introduit une mixture qu'il nomme "le vrai pastis de Marseille". C’est donc lui qui est à l’origine du mot “pastis”. Le pastis est donc fabriqué à base d’essence d’anis étoilé (anéthol) dont la culture provient des colonies françaises du Tonkin en 1885. On marie à l’essence d’anis étoilé de la réglisse qui pousse un peu partout en Provence. Le succès est immédiat, et le pastis se vend même dans la rue, à la criée, par des anysetiers. 1936 : avec les congés payés, le pastis acquiert une réputation de "boisson de vacances" et ses ventes connaissent une explosion spectaculaire.
Ricard développe ses ventes et milite pour obtenir le droit de vendre un pastis à quarante-cinq-degrés. Il gagne son combat en 1938.
1940 : une nouvelle interdiction touche le pastis : accusé d'affaiblir les soldats face à l'ennemi, il est tenu pour responsable de la défaite française.Un réseau de contrebande d'essences anisées se met en place : ils se mettent à produire leur propre pastis en diluant les essences dans l'alcool.
1951 : les apéritifs anisés sont à nouveau légalisés.
Le Pastis Henri Bardouin
Il était de tradition que les paysans des Alpes de Haute-Provence et alentours concoctent, avec de l’anis acheté en pharmacie et des plantes locales qu’ils laissaient macérer dans des bombonnes, du pastis au goût authentique et rafraîchissant et qui se buvait à la fontaine de la ferme allongé de beaucoup d’eau.
Le premier pastis de la Distillerie de Lure remonte à 1935, où il était connu sous le nom de Paulanis, en hommage au propriétaire de l'époque, Paul Ferréoux.
En 1946, Henri Bardouin rejoint la distillerie et renomme le Paulanis en Diamant, le distribuant dans les bars locaux. Henri Bardouin est le premier à avoir imaginé un pastis plus sophistiqué.
1986 : la Distillerie de Haute Provence lance une nouvelle recette de pastis aux plantes, l'Occitanis. Le pastis Diamant reste le standard pour les bars, tandis que l'Occitanis est destiné aux détaillants.
C'est en 1990, lorsque l'entreprise devient Distilleries et Domaines de Provence, que naît le Pastis Henri Bardouin : une évolution de l'Occitanis, enrichie d'épices exotiques qui contribuent à sa renommée.
Depuis lors, plusieurs marques de pastis ont vu le jour, mais le pastis Bardouin reste le premier sur le marché du pastis artisanal.